Le jeu des sept différences

Pour finir l'année 2009 de manière ludique, Politis 62 vous propose de participer à notre grand jeu des sept différences.

Il s'agit de relever l'ensemble des détails qui séparent les deux images ci-dessous :

Si vraiment vous ne trouvez pas, vous pouvez continuer à lire : Politis 62 vous livre les réponses !

Sommaire

1 Les points communs
2 Les différences
- 2.1 À la Capypso
- 2.2 À la salle du BCMO
3 Une ultime différence
4 Les autres photos

Les points communs

Les deux photos ont été prises dans la même ville : Calais. La première a été prise dans le hall de la salle Calypso, par le photographe du journal Nord-Littoral. La seconde a été prise dans la salle du BCMO.
Les deux photos ont été prises à la même période : durant les congés de Noël 2009.
Dans les deux cas il s'agit de voyageurs, dont les chemins se croisent : les premiers essaient de gagner Paris, en provenance de Londres, et subissent les aléas de l'Eurostar; les seconds essaient de gagner Londres, en provenance d'Afghanistan, Irak, Érythrée, Palestine, Égypte, Kurdistan, Soudan, Iran... et subissent la répression et les vexations policières avec la bénédiction de Sarkozy-Besson.

Les différences

À la Capypso

des lits de camp sont soigneusement disposés dans la salle.
Nord Littoral précise : Sandwiches, boissons chaudes et rafraîchissantes ont été distribués.
des personnalités accueillent les voyageurs : la Maire de Calais, ainsi que le Sous-Préfet. Nord Littoral fait dire à l'une de ces personnalités : Il est normal de les accueillir.
l'accueil des voyageurs à la Calypso s'est déroulé en décembre 2009. Mais il aurait très bien pu se passer en été, ou à tout autre moment de l'année : si vous êtes occidental, en déplacement, et que vous rencontrez un souci durant votre voyage, les assurances, compagnies de transport, élus, officiels s'occupent de vous, durant toute l'année.

À la salle du BCMO

pas de lits de camp, mais des cartons posés à même le sol, avec une couverture par personne.
le repas, avec boissons chaudes ou raffraichissantes, a été distribué à 200 mètres de là : les voyageurs ont fait la queue, comme chaque jour, durant la distribution.
pas de personnalités (apparemment, il est moins normal d'accueillir ces voyageurs là), pas de Maire, ni de Sous-Préfet : ce sont des bénévoles, des militants de Salam, La Belle Étoile, Politis 62 qui assurent l'accueil des voyageurs.
l'accueil à la salle du BCMO est exceptionnel : c'est parce que le niveau 2 du plan grand froid a été déclenché que cette salle a été ouverte. Dans notre beau pays civilisé, on a inventé des normes pour encadrer notre humanité : en dessous d'une certaine température, la société peut commencer à faire preuve d'humanité. Dans les jours qui viennent, la salle sera de nouveau fermée. Nos voyageurs retourneront à leurs squats, sous les ponts, dans leurs bosquets. Tout au long de l'année, plusieurs de ces voyageurs meurent, à l'approche des côtes anglaises ou en tombant de l'essieu d'un camion auquel ils sont accrochés. D'autres deviennent à jamais handicapés. Certains autres disparaissent, sans qu'on ait jamais d'explication. Et puis d'autres encore bénéficient d'une sollicitude toute particulière de nos gouvernants : on les reconduit à leur point de départ, à Kaboul dans la récente période, dans un pays en plain chaos.

Une ultime différence

La dernière différence est sans doute la plus importante, et il est vraisemblable qu'elle n'aura pas échappé à l'internaute attentif qui parcourt le site de Politis 62 :

Les premiers voyageurs sont des enfants chéris de la croissance. Nord Littoral évoque trois étudiantes à Londres, originaires de Paris et Marseille, un jeune Néerlandais étudiant à Londres, une cadre dans une entreprise de textile à Londres. Ils prennent l'Eurostar, toutes les frontières leur sont ouvertes, ils ont des papiers et une carte bleue. Ils sont nés du bon côté de la barrière Nord/Sud.
Les seconds voyageurs sont les parias de notre belle société capitaliste. Leur pays est en guerre, ou connait la misère économique. Ils préfigurent les grandes migrations qui ne manqueront pas de se développer dans les années qui viennent, migrations politiques ou économiques, on l'a vu, et migrations climatiques, de plus en plus. Ils symbolisent une planète Terre qui ne tourne pas rond, un système capitaliste à bout de souffle, la croissance pour quelques-uns, l'exclusion pour tous les autres.