Nos axes de lutte : les transports

De Politis 62
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Ce qui nous soucie ici, ce sont les transports en commun TER et Bus. La question (importante) des déplacements doux, concernant les vélos, les pistes cyclables... n'est pas abordée ici.

État des lieux

  • Les transports en commun reculent :
    • les lignes de TGV sont maintenant prioritaires sur les TER
    • certaines gares, autrefois importantes, sont desservies très épisodiquement.
    • les bus ont des fréquences très faibles : Certaines (rares) lignes circulent tous les 1/4 h. D'autres toutes les 1/2 h. Certaines autres toutes les heures. Certaines lignes tournent deux fois par jour !
    • les bus ont une amplitude horaire faible : le matin de bonne heure, et le soir après 19h00, il n'y a plus rien. Le dimanche, très peu de lignes circulent.
  • Les transports en commun sont chers, notamment compte-tenu de leur inadaptation (fréquence et amplitude faibles).

Ces deux aspects négatifs (qualité et coût de la desserte) ont une conséquence immédiate : prendre les transports en commun, ce n'est pas intéressant. Ça coûte cher, pour une qualité assez faible. Ça coûte cher, alors qu'on attend beaucoup (fréquence faible). Ça coûte cher, et on ne peut pas les utiliser le soir et le dimanche (amplitude faible).


Qu'est-ce qui nous est proposé ?

Tout d'abord, on nous propose d'attendre 2013, et la construction d'un Tramway Liévin -> Lens -> Hénin-Beaumont.

Ensuite, les communautés d'agglomérations du bassin minier ont élaboré un Plan de déplacements urbains (PDU). Des études ont été demandées à des cabinets spécialisés, par exemple les cabinets MTI Conseil et Transétude. Tous les documents produits par ces cabinets sont en téléchargement sur le site du SCOT de Lens Liévin Hénin Carvin. Ce sont des rapports volumineux (66 pages pour le projet de PDU, 63 pages de fiches-action), remplis de graphiques, avec tout plein de termes rigolos : on y parle par exemple de "Parcs relais", de "Lignes armatures". Ces rapports sont très jolis. Ils ont dû coûter très chers.

Ces rapports, ce PDU, sont remplis de tout plein de bonnes intentions. On y parle d'économie d'énergie, de modes doux, d'environnement, de véhicules propres, de sensibilisation du public, de plans de déplacements d'entreprises. On y parle même de la promotion du vélo et de la marche à pied. C'est très bien fait, c'est très professionnel.

C'est même sans doute trop professionnel. Tout ça a été fait par des cabinets d'experts. Et ça ne respire absolument pas la vie. On n'y retrouve pas nos difficultés, en matière de transport. On se dit, après avoir refermé ces splendides études : c'est trop beau, c'est trop bien dit. L'impression qui en ressort, c'est que ceux qui ont commandé ces études se font plaisir. Ils aiment se faire bercer de mots magiques. Ils aiment quand on leur parle de perspectives nouvelles, de défense de l'environnement. Ces études sont de merveilleux contes. On se dit que quand tout ça sera en place, ce sera vraiment le paradis dans le bassin minier.

Quand on regarde attentivement ces études, on peut relever certaines perles. Par exemple : Concernant le coeur du bassin minier (Lens - Liévin - Hénin Beaumont) :

Le coeur de l'agglomération bénéficie de la présence de nombreux points
d'arrêts et gares ferroviaires, qui permettent une irrigation satisfaisante du
territoire. Le réseau urbain est également intéressant, quoique trop peu
hiérarchisé, à l'exception des lignes BuLLe 1 et 2, qui préfigurent l'axe fort de
l'agglomération. 

Si l'irrigation du territoire est satisfaisante, il y a deux explications :

  • Ceux qui ont écrit ça ne prennent jamais les transports en commun chez nous. Autrement dit toute leur analyse repose sur une vision technocratique : ils comptent les gares, les arrêts de bus, sans voir comment tout ça,est pratiqué.
  • On nous prépare au statut quo : puisque c'est satisfaisant, on n'aura pas d'amélioration.