Décembre 2009 : menaces sur le camp de migrants vietnamiens
Depuis plusieurs jours, des menaces insistantes pèsent sur le camp de migrants vietnamiens d'Angres. Ces menaces émanent de sources différentes, mais concordent : les forces de police s'apprêteraient à intervenir au camp d'Angres.
Commençons par rappeler quelques évidences
- Les forces de police ne peuvent intervenir sur une propriété privée sans l'accord des propriétaires. À Angres, cet accord n'existe pas.
- Chaque intervention policière signifie plus de détresse pour les migrants : arrestation, transfert au commissariat, transfert au centre de rétention de Coquelles, retour au camp, etc... Actuellement, à l'entrée de l'hiver, les migrants commencent à souffrir des conditions de vie qui sont les leurs, avec le froid, l'humidité. Les brimades policières ne font que renforcer cette souffrance.
- Les interventions policières ne règlent rien : les migrants finissent tous et toujours par être relachés, et revenir à Angres. Les opérations de police ont un double objectif, qui n'a rien à voir avec les migrants :
- Communiquer : il s'agit pour Sarkozy-Besson de laisser penser (notamment à leur électorat le plus extrêmiste) qu'ils ont la situation de l'immigration sous contrôle, et qu'ils tiendront leurs engagements en matière de quotas d'expulsions. Il s'agit enfin, à défaut de faire disparaître les migrants, de faire disparaitre les camps, pour que la population ait le sentiment que la situation évolue.
- Diaboliser : il s'agit de construire l'image d'un "ennemi intérieur", qui menacerait les valeurs de la France, et mettrait en danger la démocratie. Cet "ennemi intérieur" permet de montrer du doigt toutes celles et ceux qui refusent la société qui se dessine actuellement, avec la précarité sociale, le fichage, la fièvre consumériste....
Et du côté des bénévoles de Fraternité Migrants ?
Il est clair que, si ces menaces nous inquiètent, notre volonté est bien de renforcer l'appui solidaire auprès de nos ami(e)s vietnamien(ne)s.
Concrètement, nous sollicitons les villes du bassin minier pour permettre des accueils fraternels et solidaires. C'est ainsi que, après les différentes initiatives de cet été, plusieurs communes s'engagent d'ores et déjà à accueillir les migrants vietnamiens. C'est ainsi que trois communes du bassin minier se sont engagées samedi 28 novembre, mardi 1er et mercredi 2 décembre. La liste n'est pas close.
Pour la mise en oeuvre de ces initiatives, les bénévoles de Fraternité Migrants sont sollicités dans deux directions :
- Accompagner les migrants dans la ville d'accueil, entre 6h00 du matin et 18h00 le soir (on peut passer la journée, ou seulement quelques heures, ou simplement assurer le transport du matin ou du soir).
- Rester au camp, pour assurer la sécurité du campement, puisque tous les migrants sont accueillis par la ville d'accueil.
Contact
Pour s'investir au sein de Fraternité Migrants Bassin minier 62, contactez-nous : fraternite.migrantsATfree.fr