Ciné-débat : Attention Danger Travail
Cet article est le compte-rendu du ciné-débat organisé durant Le Printemps 2010 de Politis62. Pour mémoire, voir Le Printemps 2010 de Politis62 : le déroulement de la journée du 17 avril. Le thème choisi pour ce ciné-débat était la centralité du travail - la crise de la valeur travail, à partir d'extraits du film Attention Danger Travail, de Pierre Carles.
Ce compte-rendu est linéaire. Il reflète donc :
- des contradictions
- une évolution dans la discussion
Sentiments et opinions contrastés à partir des extraits du film de Pierre Carles
- les exemples montrés (télémarketing, démarchage à domicile) posent la question de l'utilité du travail. Ceci dit, attention aux stéréotypes, qui pourraient concentrer l'attention et nous empêcher de réfléchir sur le concept même de travail.
- On perçoit comment les décisions se prennent, par des gens sans complexes : tout au service de l'économie, et non le contraire. Maniement de la carotte et du bâton. Décalage des objectifs entre les patrons et les salariés.
- Mais il n'y a pas d'autre système possible que capitaliste : pour preuve les autres expériences vécues. Lien avec les ressources naturelles des pays?
- Réactions diverses concernant ceux qui ne travaillent pas :
- « ils ont des aides sur le dos de ceux qui travaillent »
- choisir de vivre des minima sociaux n'est pas satisfaisant ==> il y a autre chose à réfléchir
- c'est différent de faire le choix du non-travail et de le subir
- ceux qui travaillent culpabilisent ceux qui ne travaillent pas. On a le même phénomène concernant le logement.
- Réactions diverses concernant ce qu'est le travail :
- façon d'apporter sa pierre à la société, utilité collective … mais alors, est-ce qu'un artiste est utile?
- utile ==> il faut couvrir un ensemble de tâches à se répartir
- quelque chose que je suis capable de faire
- épanouissement, source de plaisir
- il contribue à définir l'existence sociale, comme les activités dans sa ville
- en principe source de production, mais en fait souvent inutile. Car la productivité a augmenté, mais pas la durée du travail.
- La valeur (marchande) du travail fluctue en fonction de la bourse et du cours du dollar. 10% des produits agricoles font les prix, et pas le travail réalisé pour produire.
- Travail = contrôle social. Donc on le maintient comme quelque chose d'incontournable, même s'il y en a de moins en moins.
- travail ==> consommation, et réciproquement. Donc on le maintient comme quelque chose d'incontournable, même s'il y en a de moins en moins.
- aujourd'hui : travail=source de tensions entre ce qu'on nous demande et nos valeurs
- il faut le distinguer (le travail salarié) de l'activité humaine
- avant, c'est l'oisiveté qui était une « valeur noble ». Cela a changé, DONC, cela pourrait encore changer.
- dans la société archaïque, il n'y avait pas de notion de travail, mais d'activité
- Réactions diverses concernant ceux qui ont choisi de ne pas travailler :
- notre rapport au travail est en fait lié à notre rapport à l'argent, à nos besoins
- il faut redéfinir nos besoins
- travailler moins et gagner moins n'est pas toujours facile → périodes de galère face à des imprévus
- on vit des contradictions dans la société telle qu'elle est organisée (pm : la société de consommation a été pensée, décidée) ==> il faut inventer autre chose
Pour clore la discussion, il a été proposé de poursuivre le débat, par exemple dans le cadre d'auto-formation populaire, et des pistes de réflexion à prolonger ont émergé :
- quels sont nos besoins?
- comment organiser la société pour couvrir les besoins, autrement que par le travail salarié?
- peut-on séparer le moyen de satisfaire nos besoins ( actuellement le revenu salarié) de notre activité?