Catégorie:Fraternité Rroms bassin minier 62
Révision datée du 9 avril 2012 à 15:32 par Politis62 (discussion | contributions)
Résumons-nous
- En octobre 2009, nous avions eu l'occasion d'évoquer la situation des Rroms, en particulier à Hénin-Beaumont. Voir notre article : Agir avec les Roms bassin minier.
- Le résumé de l'année 2011 : Fraternité Rroms bassin minier 62 en 2011
- Pour nous contacter : fraternite.rroms_@_free.fr (enlever les _ )
- Téléchargez la charte de notre collectif
À suivre
- Prochaine réunion : jeudi 12 avril au local du secours catholique , rue Ernest Virel, de 19 h00 à 22h00
- Le point sur les divers camps...les menaces d'expulsion...les initiatives diverses
- Lire ci-dessous les dernières infos
Avril 2012 : la CAHC (encore) s'apprête à expulser les rroms de son territoire
Quelques opinions de la part de membres du collectif Fraternité Rroms Bassin Minier 62, juste après la réunion qui s'est tenue à l'agglo, entre la direction de la CAHC et le collectif.
S.
le Père Athur, Madalina et deux membres du collectif composaient la délégation reçue par Jean-Pierre CORBISEZ (arrivé en retard mais excusé), Eugène BINAISSE (Maire d'Hénin-Beaumont), Mr LASRY (dir. cab. de JP Corbisez qui a engagé la réunion... et a failli la faire tourner court vu l'agressivité du ton et les accusations posées sur le collectif au démarrage), Mr LECAT (dir. cab. d'Eugène Binaisse), les techniciens des services techniques et urbanisme de l'agglo (je ne connais pas leurs noms).Comme le relate le journaliste de la VdN, la rencontre a duré plus de 2h00, le ton y est monté à certains moments mais ce qu'il faut en retenir c'est que le dialogue n'est pas rompu, même si le ressenti à posteriori de la rencontre est plutôt amer. - la demande d'expulsion du parc des îles n'est pas levée : les travaux engagés par la CAHC sont bloqués par la présence des familles rroms présentes et l'agglo n'a pas le choix que de les faire partir car 4 entreprises refusent de continuer à travailler. Nous avons fait valoir que nous savions tous l'échéancier de ces travaux et que le terrain d'entente avec l'agglo il y a 6 mois déjà, était que cet emplacement provisoire soit remplacé par d'autres terrains mis à disposition. Nous avons également fait remarquer que les conditions d'accueil sur le parc des îles étaient "limites" et que malgré l'engagement de l'agglo, les bennes n'ont été obtenues que très tardivement (il y a 15 jours), les douches aussi (il y a un mois, ceci par la ville d'HB). Il nous a été rétorqué le chiffrage des dégradations (power point à l'appui), les excréments à ciel ouvert et partout, les déchets et le coût de leur enlèvement.Pour compléter : pendant que nous étions à l'agglo, l'huissier en charge de cette expulsion validée par le TGI de Béthune, est passé hier sur le site et a notifié l'accord du juge (appel de Madalina hier soir). L'expulsion est donc imminente. - Les lieux d'accueil repérés : Le 1er "village transitoire" sur Drocourt devrait être mis à disposition dans un avenir proche. Les garages sont détruits, l'agglo doit y faire poser un compteur pour l'eau. Nous n'avons pas de date sur la fin de travaux ni sur son accessibilité possible pour nos amis. 4 à 5 caravanes maximum sur cet emplacement. Le Père Arthur a félicité cette initiative de l'agglo et expliqué que sur la métropole lilloise, les 1ers villages avaient donné satisfaction parce que petits donc plus facilement gérables (ce que nous défendons depuis longtemps). Il est ressorti de ceci que les élus et techniciens présents ne maîtrisent pas du tout le sujet des villages de transition tels que nous les avons pourtant suggérés de longue date et vers lesquels l'agglo avait posé un accord de principe en novembre 2011, date de notre première réunion de travail. Pas d'autre terrain repéré sur l'agglo mais JP CORBISEZ a pris l'engagement de solliciter tous les maires à ce sujet et de tenter d'avancer dans ce sens pour avancer vers la création d'autres villages. Nous avons donc posé la question du devenir des autres familles sur le parc des îles puisque l'expulsion n'est pas levée. Cela a duré plus d'une heure avant que nous n’ayons l'accord de les faire se déplacer sur Drocourt (encore), dans le parc d'une vieille maison propriété de l'agglo. Cet accueil y sera provisoire et ne durera que si les familles accueillies se montrent "irréprochables" : des latrines créées, respect de l'environnement, efforts dans la gestion des déchets... 5 caravanes devraient pouvoir s'installer sur ce site. Ce sont les 2 seuls lieux repérés pour l'instant. Le compte n'y est pas pour accueillir nos amis sous le coup d'une expulsion imminente. Où vont aller les autres ??? Les élus savent ceci et les risques d'installations ailleurs sur l'agglo qui gêneront les voisins, les élus eux-mêmes (commentaire tout à fait personnel : je pense qu'ils espèrent tous que ce sera sur la commune du voisin et non pas la leur). Néanmoins, pas de solution pour l'instant. Nos amis concernés repartent donc vers la précarité des expulsions à répétition, le temps que l'agglo fasse son travail de repérage puis de mise à disposition de terrains "villages de transition" voire de logements (je développe ci-dessous). - l'insertion par le logement : JP CORBISEZ revient sur les 14 logements que l'agglo pourra mettre à disposition de familles et que l'agglo a recensé. Il semble vouloir aller au bout de cette idée mais ne donne pas d'échéancier (des travaux doivent être réalisés dans ces logements, une asso accepte d'en prendre la gestion pour les histoires d'assurance, l'agglo ne faisant pas payer ni loyer ni charges d'énergie). Pas de véritable volonté affichée de vouloir s'engager davantage dans l'accompagnement à cette insertion qui nous semble impossible sans y associer le Préfet. Commentaire personnel : nous allons devoir mettre la pression si cette volonté de l'agglo est réelle, pour faire comprendre les enjeux d'une telle intégration par le logement et les nécessités de travailler à la levée des freins à l'insertion passant par l'obtention d'un titre de séjour et d'une autorisation de travail, à minima. - les douches : remerciements effectués officiellement au maire d'HB. Nous avons posé les difficultés des créneaux actuels qui ne permettent pas l'accès de tous à la douche puisque les enfants scolarisés et les parents qui "travaillent" le matin ne peuvent en bénéficier. Appel de Mr LECAT hier à 17h00 : la douche sera accessible à compter du 16 avril le lundi à 18h00 à nos amis, en plus de l'accueil possibles les mardi, jeudi et vendredi matin. Demande satisfaite donc. - l'association de nos amis aux projets les concernant, concernant leur avenir et leur intégration/inclusion par et sur l'agglo : aucune entente sur l'idée que nous avons émise de travailler "ensemble". Les élus rejettent cette responsabilité sur le collectif qui devrait d'ailleurs "faire un stage chez les CEMEA pour apprendre à faire des toilettes". Comique n'est-ce pas ? C'est revenu à plusieurs reprises dans la bouche du président de l'agglo qui n'en démord pas : nous n'avons pas besoin d'une subvention régionale pour apprendre à faire des toilettes sèches. Nous aurions déjà du intervenir car nous avons des gens au sein du collectif qui ont fait des stages BAFA (formations d'animateurs pour l'encadrement de centres de loisirs) et qui auraient du empêcher à ce que nos amis transforment le parc des îles en "toilettes géantes" car pas d'espace dédié à cet Effet. Bref, pour conclure sur ce sujet : les élus de l'agglo attendent de nous que nous faisions respecter l'environnement et posions les règles de cet accueil par l'agglo qui ne tiendra que si les comportements changent (plus d'agressions des habitants qui viennent à la déchetterie pour tenter de récupérer leurs ferrailles, plus de vols, plus de mendicité, plus de déchets n'importe où...). Madalina, présente à nos côtés, s'est engagée à expliquer les règles (elle ne pouvait s'engager pour les autres à les faire respecter). - Sainte Henriette : un effort nous est demandé sur ce site également concernant le respect de l'environnement. Le terrain repéré sera mis à disposition pour nos amis monténégrins installés sur un site en cours de travaux, l'agglo ne revient pas en arrière là-bas. Conclusion : Nous avons bien évidement mis en avant la précarisation des conditions de vie accrue par les expulsions mais aussi la difficulté qui se pose en matière de suivi de scolarisation, de suivi santé... Les élus en conviennent mais n'ont pas de solution quant au parc des îles sur lequel les travaux doivent continuer.Il faudrait, à mon sens, contacter dès mardi matin l'huissier en charge de l'expulsion sur le parc des îles pour expliquer les démarches en cours avec l'agglo. Pas sûr que nous obtenions un délai mais il faut quand même le tenter : une visite des lieux sur Drocourt est planifiée à 14h00 mercredi 11 (rdv en mairie de Drocourt, vient qui veut/peut).Je pense que nous devons aussi nous assurer que toutes les infos passent bien à nos amis et tenter de les réunir pour en discuter avec eux. Même si j'ai une confiance absolue en Madalina, elle a besoin que nous l'épaulions. Par ailleurs, il faut expliquer que tous n'ont pas de solution d'emplacement temporairement et qu'ils doivent donc se débrouiller pour s'installer ailleurs que sur le parc.
J.
"Du dialogue de sourds à un peu plus de compréhension réciproque avec quasiment aucune solution dans l'immédiat et très peu de solution à court terme" Voilà un essai de synthèse de mon ressenti après la réunion que nous avons eue hier à la CAHC. Le début de réunion fut animé par M.Lasri, directeur de cabinet de JP CORBISEZ ( en retard excusé )....et là "dialogue de sourds": Pour M.Lasri, la CAHC a fait énormément et il ne supporte pas qu'on lui demande ce qui a changé concrètement depuis 6 mois. ( Pour M.Lasri , les réunions et coups de téléphone "on vous a répondu" semblent remplacer les changements réels sur le terrain). il n'accepte pas ce qu'il a lu dans la presse. Intervention de M. Binaisse , maire de Hénin. Plus mesuré mais peu au fait de l'historique des relations entre la CAHC et le collectif, peu au fait de la situation sur les divers camps. (Rappelons qu'il est l'un des rares maires ayant accepté un geste concret non obligatoire depuis que nous sommes en collectif : la mise à disposition de douches dans un stade de sa ville... C'est aussi dans sa ville que se situent les camps de Ste Henriette depuis plusieurs années). Heureusement arrive JP Corbisez, ce qui fait changer le ton de M.Lasri et qui apporte plus de nuances dans les propos de nos interlocuteurs.... MAIS: Ce qui est mis en avant, c'est : la situation inacceptable sur le parc des îles et aux alentours du fait de la' présence et de l' activité des Rroms.... Nous rappelons donc que c'est aussi pour améliorer cela que nous sommes venus "forcer" la porte du conseil communautaire il y a 7 mois et que , en dehors du moratoire sur les expulsions, quasiment rien n'a été obtenu de concret, que ce qui nous a été annoncé par M.Bogaert il y a 2 semaines est l'arrêt de tout projet avec la CAHC suite à la décision du conseil de lever le moratoire et de demander l'expulsion sur le parc des îles ( Cette info a été ensuite transmise au collectif par un appel téléphonique de JP Corbisez). Ce qui est réaffirmé ce jour par le président de la CAHC , c'est la décision sans retour: Par la force ou de plein gré , ils doivent quitter le parc des îles car les travaux vont continuer... et nous n'avons aucune solution à proposer. Reviennent alors les échanges d'arguments déjà maintes fois entendus et répétés: ( financiers, électoraux, relationnels, de sécurité, compassionnels, de défaut de l'état , de partage inégal entre les diverses collectivités, etc.) qui amènent à poser: - Les relations entre la CAHC et le collectif ne sont pas rompues - On va tenter une expérience d'implantation d'un groupe familial sur un terrain ( appartenant à la CAHC dans Drocourt ) où étaient implantés des garages (dont la démolition a commencé mais non viabilisés pour y accueillir une vingtaine de personnes).. A quand la livraison effective???? - On va demander au maire de Drocourt s'il accepte la mise à disposition d'un parc d'une ancienne "maison de maître ou d'ingénieur" pour y accueillir aussi quelques caravanes. L'utilisation de la maison et des locaux attenants sera interdite aux Rroms , le maintien en l'état sera la condition du maintien de cette mise à disposition temporaire. ( UN RV avec le maire de Drocourt est pris au téléphone dans l'urgence pour visiter le lieu et penser les conditions d'arrivée d'un certain nombre de caravanes ). Eventuellement,, un des locaux pourrait être utilisé par le collectif pour des activités éducatives ou culturelles ou.. - Un local en ville à Hénin serait mis à disposition des PEP pour un accompagnement scolaire des enfants RRoms ( la remise en état de ce local ne laisse pas envisager un démarrage avant septembre et nous faisons remarquer à juste titre qu'un local pour l'accompagnement scolaire est inutile si les familles ne sont plus accueillies dans la ville ou à proximité.) - Pour les autres familles, pas de solution!!! Pas de projet pour en chercher!!! - Les camps de Ste Henriette ne sont pas concernés par la demande d'expulsion actuelle mais il faudra y venir quand les travaux d'aménagement de cet endroit seront engagés ( construction de logements ). Mon sentiment: On a reculé par rapport aux positions et aux projets d'octobre 2011 ( réunion avec le président et les vice-présidents de la CAHC) , aux promesses en présence de F.Hollande, aux démarches et visites pour faire entrer des familles en maison. JP Corbisez est influençable: il nous donne un peu satisfaction quand nous sommes face à lui mais il cédera devant les pressions des autres maires et je suis assez pessimiste pour la suite ( Il attend de nous que nous obtenions des Rroms qu'ils se fondent dans les habitudes de vie locale ...mais sans leur en donner les moyens, sans leur en donner le temps... et au premier écart, il nous en sera fait le reproche comme s'il nous revenait à nous seuls de travailler à cette intégration qui sera lente et progressive, ce qu'il ne comprend pas de même que les autres interlocuteurs.) Il nous faudra sans doute aller à la rencontre d'un maire à la fois pour essayer de trouver un bout de réponse dans sa commune. Il nous faudra revenir très régulièrement ( au moins une fois par semaine ) vers les interlocuteurs décideurs ( Les intermédiaires ne peuvent rien faire...ils sont sans pouvoir et négocier avec eux nous fait perdre du temps ... Nous pourrons les voir pour booster les réalisations concrètes ) de la CAHC pour savoir comment évoluent les situations et notamment comment se concrétisent les promesses. La préparation de l'installation de familles rroms sur les 2 endroits pressentis doit se préparer avec soin, sans précipitation, avec les rroms eux mêmes, par eux mêmes surtout ( à eux de choisir qui sera concerné, de tracer les règles de vie sur ces endroits pour répondre aux attentes, de nommer si nécessaire des garants et médiateurs, de définir leurs attentes et besoins vis à vis du collectif et de la CAHC ou de la commune pour pouvoir respecter leur engagement quant au respect des lieux , du calme dans le secteur , etc.)...De la réussite de cette tentative dépendra l'attitude des maires , des élus locaux , des communautés d'agglo et des populations quant à la répétition de telles initiatives ( aires de stationnement, villages de transitions ou autres dispositifs d'accueil des populations Rroms ...et même plus largement des gens du voyage de toutes origines) Voilà mon point de vue . Et maintenant que fait-on ? c'est la question qui m'a empêché de bien dormir cette nuit. Que fait-on sur le territoire de la CAHC, sur celui de la CALL ?
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