Novembre 2011 : menaces d'expulsion

De Politis 62
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Quatre Maires ont un projet de dépôt de plainte en vue d'obtenir une ordonnance d'expulsion de rroms avec recours à la force publique. Nous leur demandons d’y renoncer.

Sur la communauté d’agglomération de Lens-Liévin, 100 rroms d’origine roumaine et serbe survivent dans des baraquements de fortune. Ces personnes ont fui leur pays et la misère, la précarité, le rejet, la stigmatisation qu’elles y connaissent. Elles y ont laissé le peu qu’elles possèdent, à savoir leurs familles, leurs amis, et sont venues en France avec le rêve d’un avenir meilleur pour leurs enfants.

Qu’ont-elles vécu pour accepter ici de vivre dans de telles conditions ? Elles n’ont pas l’eau courante, pas l’électricité, pas de sanitaires. Elles sont installées sur des terrains boueux et caillouteux. Leurs enfants n’ont pas accès à l’école pour la majorité (seuls 4 enfants y vont : des maires refusant aux 6 autres, en âge d’être scolarisés, le droit de la fréquenter, ce qui pourtant est contraire à la loi). Elles ont difficilement accès aux soins car ne peuvent que rarement se permettre de payer les 30,00 € par adulte qu’on leur demande maintenant pour bénéficier de l’aide médicale d’état quand toutefois les maires des communes acceptent de les domicilier pour leur en permettre l’accès.

Pour vivre, elles n’ont d’autre choix que de faire la manche ou de la récup. et de la débrouille car elles n’ont pas le droit de travailler. Pour les quelques trop rares qui ont réussi à développer le statut d’auto entrepreneur ou de commerçant, la Préfecture du Pas de Calais bloque la délivrance de titres de séjour. Même le récépissé de dépôt de demande leur est difficile à obtenir.

La majorité des élus de la CALL, malgré les sollicitations du Collectif Fraternité Rroms Bassin Minier 62, refuse d’aborder cette situation.

Ces personnes s’apprêtent à vivre un énième hiver dans le froid et l’indifférence la plus complète. Même nos animaux ne sont pas traités de la sorte : nous les nourrissons, nous les chauffons, nous les soignons. Quand ils sont seuls et abandonnés, nous les hébergeons en fourrière.

Ici, nous parlons d’Hommes, de Femmes, d’Enfants, qui vivent une immigration forcée et subissent les pressions de toute part et sont continuellement chassés afin qu’on ne les voit pas. Ce ne sont pas des voyageurs, ils ne demandent qu’à s’insérer et vivre dignement. Mais parce qu’ils sont Rroms, on leur refuse tout, même les droits les plus basiques.



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