Un Angrois à la rue
Une lettre-pétition, adressée aux bailleurs sociaux installés sur la commune, au Maire, au Conseiller Général, au Député, est actuellement diffusée auprès de la population. Nous la reproduisons ci-dessous.
Sommaire
Un Angrois à la rue
Lettre ouverte à celles et à ceux qui ont le pouvoir de changer cette réalité. Angres est un gros village à la limite du bassin minier. Notre village. Avec des racines à la croisée du monde agricole et du monde de la mine. Et une taille à échelle humaine. Quasiment une grande famille. Nous sommes donc touchés lorsqu'un drame concerne l'un des nôtres : accident, maladie, décès prématuré. Touchés mais impuissants. Nous sommes également touchés lorsque l'un des nôtres n'est pas traité comme un être humain. C'est la cas lorsqu'une personne est à la rue. Sans lieu pour se sentir chez soi, où se reposer en toute sécurité, où mettre ses quelques biens à l'abri, l'homme perd une part de son humanité. Pour nous, cela est non-concevable. Le droit à un toit est un droit inaliénable. Aujourd'hui, cette situation concerne Bernard, un habitant d'Angres, et nous ne pouvons pas l'accepter. Aussi, nous vous disons : "II y a urgence. Il faut un logement pour Bernard. Tout de suite." Bernard Prévost est un enfant d'Angres. Il a fréquenté l'école du village. Tapé le ballon avec les gamins de son âge. Il est ici chez lui. Il connait (presque) tout le monde. Aujourd'hui, il a 50 ans. Il est sans domicile depuis bientôt 15 ans. Il a rempli un dossier de demande de logement il y a un an. Nous invitons chaque Angroise et chaque Angrois à se joindre à nous pour exprimer haut et fort notre refus de voir l'un des nôtres à la rue. Aucun homme ne peut être réduit à l'état de chien errant. Accepter cela serait perdre nous-mêmes une part de notre humanité. À Angres, le 2 novembre 2009. Nadine Baude - Jean François - Marlène François Olivier Ménager - Lucien Petit - Annick Plagias
Lettre adressée aux bailleurs sociaux installés sur la commune, au Maire, au Conseiller Général, au Député, et diffusée auprès de la population. UN ANGROIS À LA RUE "II y a urgence. Il faut un logement pour Bernard. Tout de suite." Nous nous joignons à l'appel des premiers signataires de la lettre ouverte réclamant un logement pour Bernard, tout de suite. Nous sommes indignés de voir l'un des nôtres, un être humain, à la rue. Aucun homme ne peut être réduit à l'état de chien errant. Le droit à un toit est un droit inaliénable. Nom : Adresse électronique ou postale : Signature : À déposer 18 rue des écus - Angres
En téléchargement
Téléchargez, signez et faites signer la lettre pétition.
Le logement : un droit !
« Je veux que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid. Parce que le droit à l’hébergement est une obligation humaine. Si on n’est plus choqué quand quelqu’un n’a pas de toit et qu’il est obligé de dormir dehors, c’est tout l’équilibre de la société qui s’en trouvera remis en cause ». Nicolas Sarkozy (discours de campagne 2006)
Une déclaration de plus, une promesse de plus... Depuis, le nombre de SDF n'a fait que se développer. Les expulsions se sont multipliées. la précarité s'est accrue.
En ces temps où tout se monnaye, où tout est marchandise, osons le rappeler avec détermination : le logement est un droit ! Chaque être humain, quels que soient sa condition, ses revenus, doit accéder à un logement.
Un logement pour Bernard !
La lutte que nous entamons aujourd'hui sera victorieuse : nous fêterons l'installation de Bernard dans son nouveau logement !
En ce début du mois de novembre 2009, voici l'état des lieux :
- Bernard est sans domicile depuis presque quinze ans.
- Il a cinquante ans; sa santé se détériore; il a des difficultés à marcher (problèmes articulaires aux jambes).
- Il a fait sa demande de logement fin 2008, il y a un an.
- Il passe ses nuits à la porte du CCAS, à l'arrière de la mairie.
Dans La Voix du Nord
La Voix du Nord a consacré un article aux activités de l'APSA (Association pour la solidarité active), le 15 décembre 2009. C'est Bernard qui est pris en exemple, et photographié :
« Une photo ? Mais je suis pas rasé, ni coiffé. T'as pas un peigne, que je refasse mon cran ? » Sous sa couette, Bernard fait son coquet. ... Il sourit, il minaude même, face à l'équipe de rue de l'APSA (Association pour la solidarité active), qui vient régulièrement lui rendre visite depuis cinq ans. L'homme a la soixantaine et chacune des années qu'il a passée dehors semble avoir marqué son visage. Le temps d'une cigarette, il discute, confortablement installé au creux de la mairie d'Angres, où on lui sert le café chaque matin. « Le but de la maraude, c'est de leur apporter une aide alimentaire, un petit panier avec de quoi se restaurer, les écouter et tenter de trouver une solution d'hébergement s'ils le veulent », explique Julie Cagnon, en stage depuis fin septembre. Et c'est souvent là que le bât blesse. « Il fait pas froid, il fait bon », répond Bernard lorsqu'on lui demande s'il veut bien être hébergé dans un centre. Pourquoi non ? La réponse est confuse.
Signalons trois erreurs ou approximations dans cet article de La Voix du Nord :
- Bernard n'a pas la soixantaine, mais tout juste cinquante ans, depuis juin 2009. Comme quoi, 15 ans dans la rue, ça vous vieillit son homme..
- Si Bernard ne souhaite effectivement pas être hébergé dans un centre, par contre il a effectué sa demande de logement depuis maintenant plus d'un an...
- La journaliste n'a sans doute pas eu le temps de tester la couche de Bernard, pour la juger confortable.