Juin 2009 : Camp No Border à Calais
Sommaire
No Border : de quoi s'agit-il ?
Quelques liens pour mieux comprendre :
- Qu'est-ce que c'est : http://fr.wikipedia.org/wiki/No_Border
- Le site internet du camp 2009 : http://calaisnoborder.eu.org/
Nous y sommes allés (nous=3 bénévoles de Fraternité-migrants bassin minier 62) ce mardi 23 juin 2009. Ambiance très sympa. De nombreux jeunes, très détendus, qui s'activaient à la fois pour la mise en oeuvre de tâches matérielles (construction des WC, et oui, il faut que ça se fasse) et pour la préparation des débats des jours à venir (voir la liste sur le site internet du No Border 2009)
Nos amis du journal La Brique sont sur place et éditent le journal quotidien du camp No Border, Nomade.
Le temps fort du camp 2009, ce sera samedi 27, à 10h00. Il s'agira d'une marche entre Calais et le centre de rétention de Coquelles, une grande manifestation transnationale pour la liberté de circulation. Nous sommes plusieurs bénévoles de Fraternité-migrants bassin minier 62 à y participer. Un co-voiturage est organisé, au départ de Lens-Liévin. Si vous êtes intéressés, contactez-nous (courriel : politis62 AT politis62.org).
Qu'en pensent-ils ?
D'autres liens :
- La position de SALAM : http://associationsalam.org/infos/index.php?2009/06/16/99-communique-de-presse-15-juin-2009
- La position de Terre d'Errance : http://terreerrance.wordpress.com/2009/06/19/mobilisons-nous-le-samedi-27-juin/
La manifestation transnationale du 27 juin 2009
Nous étions plusieurs à avoir fait le déplacement à Calais, ce 27 juin 2009, militants de Politis 62 et/ou bénévoles investis dans la solidarité avec les migrants du camp d'Angres, au sein du collectif Fraternité-migrants bassin minier 62.
La plupart des photos que nous avons prises ont été déposées sur le site de notre partenaire Phototheque.org : la photothèque du mouvement social. Toutes les photos concernant la manifestation No Border du 27 juin sont à l'adresse suivante : http://www.phototheque.org/918.html On pourra notamment, au travers des photos, avoir une idée de l'ambiance très détendue (voire bon enfant) du côté des marcheurs, et du déferlement des forces policières.
Quelques analyses, de retour de Calais
- Calais ressemble à une ville en état de siège, en état de guerre : le dispositif policier est démesuré, absolument ahurissant. Nous avons croisé des CRS à chaque carrefour, à chaque entrée d'immeuble, à chaque chemin de terre. Nous en avons vu à pied, en voiture, en camion, et même à cheval (pauvres animaux, sous une telle chaleur...). En permanence, nous étions survolé par un hélicoptère de la gendarmerie. Au fait, ça a coûté combien tout ça ?
- Le parcours de la manifestation n'avait qu'un objectif : éviter de nous faire passer parmi la population, et notamment en centre ville. C'est ainsi que nous avons circulé à l'écart de tout, sauf, à un moment donné, aux abord des résidences de Blériot-plage. D'une manière générale, il y avait les manifestants et les CRS, quasiment au milieu d'un désert.
- Quand nous étions dans des zones habitées, globalement le soutien de la population était manifeste. Certains nous ont donné à boire. La plupart étaient intéressés par la lecture du journal du camp, Nomade, édité par La Brique. Le déploiement des forces de répression policière n'est pas accepté parmi la population calaisienne.
- La presse locale du jour (nous avons pu lire Nord Littoral, du groupe La Voix du Nord) confirme son rôle de presse domestique, au service des puissants. En photo de première page : des manifestants cagoulés. En gros titre : "No Border, ça marche ou ça casse". En commentaire, la crainte des casseurs. Une vraie presse de collaboration.
Les objectifs du pouvoir
Ce sont sans doute les points qui ressortent le plus fortement de notre déplacement calaisien :
- Le pouvoir, et ses relais médiatiques, n'avaient qu'un objectif : focaliser le camp No Border et la manifestation du 27 juin sur le seul aspect sécuritaire, les casseurs, les débordements,... Tout était tourné vers cet objectif : le déploiement hallucinant des moyens policiers, et la soumission lâche de la presse de collaboration.
- Ainsi, les objectifs du camp No Border et da la marche du 27 juin passent à la trappe :
- Fermeture des centres de rétention
- Liberté de circulation pour toutes/tous
- Arrêt des politiques migratoires européennes au sein de l'espace Schengen
- Régularisation des étrangers en situation irrégulière
- Égalité pour toutes/tous
Qui était présent ?
Il y avait évidemment l'ensemble du camp No Border, des bénévoles investis dans le soutien au camp d'Angres (Fraternité-migrants bassin minier 62), dans celui de Norrent-Fontes (Terre d'Errance), des bénévoles de SALAM, des familles, avec des enfants et des poussettes...
Au-delà, évoquer les structures qui étaient présentes permet surtout de se faire une idée de l'état de la gauche en France, à la lumière de la question des circulations migratoires.
- L'organisation de la manifestation : une manifestation ça doit être organisée, avec un parcours déposé par des structures reconnues. Vous pensez bien que des jeunes réunis au sein d'un camp No Border, ça n'est pas suffisant...
- Bref, 3 structures ont appelé à l'organisation de la manifestation : la CGT métallurgie Nord Pas-de-Calais, le SNESUP - FSU 59/62 et l'Union Syndicale solidaires 59/62.
- Parmi ces 3 structures, le jour même, il y avait une forte présence de l'Union Syndicale SUD Solidaires... et c'est tout. Pour être complet, nous n'avons vu qu'un autocollant SNESUP FSU. Rien concernant la CGT.
- Les autres Syndicats et partis. Ça ira très vite : il y en avait deux, fortement représentés :
- La CNT (Confédération Nationale du Travail).
- Le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste).
- À part ces deux fortes représentations, on a quand même pu noter quelques militants, très peu nombreux, qui avaient un badge Les Verts, ou Parti de Gauche.
- Les élus : ça ira encore plus vite : sauf erreur (on ne connait pas tout le monde), il n'y avait que Hélène Flautre, député européenne (Les Verts - Europe Écologie). Elle a toujours été aux avant-postes de la marche, et est même intervenue par téléphone (sans doute auprès de la sous-préfecture), pour signaler que les CRS avaient placé leurs véhicules à l'emplacement même du parcours, obligeant la marche à se dérouter. Une provocation de plus.