Vivre autrement : des pistes pour dépasser le capitalisme
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Cet article est la reproduction de l'article que Politis a consacré au Printemps de Politis 62, dans son édition du 28 mai 2009. L'article est par ailleurs consultable sur le site de l'association nationale Pour Politis
La première édition du Printemps de Politis 62 s’est tenue le 16 mai au Centre social et d’éducation populaire de Méricourt. De nombreuses actions alternatives ont été évoquées.
À l’invitation de Politis 62, regroupement de personnes physiques ou morales (associations, coopératives, etc.) dans le Pas-de-Calais qui manifestent leur soutien à Politis et se reconnaissent dans l’association nationale Pour Politis, des structures et des particuliers sont venus présenter leurs activités. Des Amap aux réseaux de solidarité pour les migrants, des cafés citoyens aux démarches d’éducation populaire et de mobilisation sociale, des coopératives à l’épargne solidaire… tous expérimentent d’autres façons de produire, de se nourrir, d’épargner, de s’informer, de vivre ensemble. Ils dessinent les prémices de ce que pourrait être un changement radical de société, le monde après le capitalisme.
Ce rassemblement a vu le jour à la suite d’un cycle de débats populaires. Cinq rencontres ont eu lieu en 2008 autour du livre Ecologica d’André Gorz. Un autre cycle s’est tenu en 2009 autour de la crise. L’intérêt de cette réflexion, menée dans une démarche d’éducation populaire avec des animateurs de Culture et Liberté, est bien le renforcement de la capacité collective d’un groupe à penser le monde. Réflexion, maturation, mise en synergie… La démarche est très prometteuse. Mais comment s’y inscrit Politis ? L’hebdo représente pour ses lecteurs une source d’informations sur les événements du monde, qui nourrit leurs réflexions. C’est aussi une niche d’idées et de contacts, pour inventer et innover. Politis est un creuset pour ceux qui veulent changer de monde ; et, en ce sens, le Printemps de Politis 62 prolonge l’Appel national de Politis, lancé il y a tout juste un an. Samedi 16 mai, à 16 heures, c’est le lancement d’Eau… secours 62, une association de citoyens et d’élus pour la défense de l’eau comme bien public et le retour en régie publique de sa gestion. Cette association est gérée et administrée par l’ensemble de ses adhérents, regroupés en assemblée générale permanente grâce à l’utilisation des outils de communication. Cette assemblée générale souveraine délègue à un collège solidaire, ouvert à tous les membres volontaires, l’administration de l’association au quotidien. Une des membres de Politis 62, à l’origine de l’association, expose le rôle de ce collège solidaire : « On vous propose de “faire ensemble”. On n’est pas plus compétents, on a juste pris un peu d’avance dans l’étude du problème. » Ce qui ressort à Méricourt, c’est que le pouvoir est réparti parmi le plus grand nombre, dans une culture de la démocratie directe.
De même, Cliss XXI (Citoyenne et Libre Informatique sociale et solidaire pour le XXIe siècle) est une scic (société coopérative d’intérêt collectif) qui développe des services informatiques en s’appuyant sur les logiciels libres. Son fonctionnement réunit des salariés, des collectivités locales, etc. Pour la Maillotine, « l’émergence d’une consommation et d’une économie alternative n’est pas possible sans un profond engagement citoyen ». En effet, cette coopérative de transformation (viande, lait, fruits et légumes) gérée collectivement s’est développée grâce à l’investissement de consommateurs et de producteurs.
Cette capacité à penser l’organisation collective et le fonctionnement démocratique permet à ces structures d’agir concrètement, en rassemblant dans l’action. Les partis de gauche pensent traditionnellement que le changement de société passe par la prise du pouvoir. Les structures présentes au Printemps de Politis 62, sans attendre, inscrivent leur action dans le dépassement du capitalisme. Un autre des objectifs de ce rassemblement : interpeller « la gauche » par une supplique peinte sur un mur « pour l’unité des forces de gauche anticapitaliste lors des élections ». Chaque visiteur était invité à exprimer ce qui lui semble être « une bonne raison de faire l’unité ».
Le Printemps de Politis 62 a également été l’occasion d’un débat très riche sur la décroissance, et d’échanges autour de films tels le Monde selon Monsanto et l’Agriculture paysanne en Nord-Pas-de-Calais.
Politis, en valorisant les initiatives et en proposant des tribunes aux grands enjeux qui animent ces mouvements, est un catalyseur de toutes ces initiatives qui, à leur manière et en réseau, inventent de nouveaux rapports sociaux.
Les participants : Amap d’Angres, Artisans du monde, Attac, SEL, Avenir 59/62, Salam, L’Estrade, RESF Lens-Arras, les Cigales, Fraternité-Migrants, Al’Terre circuit, Culture et Liberté, la Maillotine, Les Cercles de silence, association Enjeu, Cliss XXI, Des Airs nomades, DAL, TEA, Cedapas, Ch’faid, Groupe de réflexion citoyen, Idées à coudre, Jardins partagés, le Pas de côté, Terre de liens, Réseau des villes hors AGCS…
