Nos axes de lutte immédiats

De Politis 62
Révision datée du 8 octobre 2008 à 20:56 par Christian (discussion | contributions) ((Re)faire de la politique)
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Mener l'action sur tous les fronts ?

Évidemment, l'idéal serait de mener des actions sur tous les fronts, dans le Pas-de-Calais et notamment le bassin minier :

  • La démocratie.
  • Les commerces, l'artisanat.
  • La culture.
  • Les transports.
  • Les biens publics.
  • La relocalisation de l'économie.
  • La santé.
  • Le productivisme.
  • etc

Tous ces axes, et la liste n'est pas close, sont importants.

  • Ils sont importants, parce que les habitants du bassin minier souffrent. Les fins de mois sont difficiles pour des habitants de plus en plus nombreux. Les difficultés sociales s'accroissent. La chasse aux chômeurs, RMIstes, ... s'accentue : il faut montrer que l'on est motivé pour trouver un stage, une formation, un petit boulot, alors qu'il apparait de plus en plus évident qu'il y a de moins en moins de travail, et que la solution c'est le partage, et non pas ce bricolage qu'on nous propose, entre stages d'insertion et formations ponctuelles, entre apprendre à faire un beau CV et savoir se présenter à un entretien...
  • Ils sont importants parce que la situation générale, sur le bassin minier, va continuer à se dégrader : avec les problèmes d'approvisionnement en énergie, le pétrole cher, on peut craindre la stratégie du gouvernement qui consisterait à privilégier certaines zones, certains secteurs, et, au final, à faire payer les autres, c'est à dire les plus pauvres.
  • Ils sont importants, enfin, parce que le bassin minier est complètement porteur des métastases qui rongent l'ensemble de la société : la société de consommation et de croissance nous est présentée comme la seule perspective de vie. Et ça n'est même pas réjouissant ! Qui prend encore du plaisir à pousser son caddie dans ces zones déshumanisées que sont Noyelles-Godault, Lens 2, Liévin... ? Qui aime se faire agresser par tous les panneaux de pub de nos villes, complètement défigurées ? Peut-on encore accepter que la chose essentielle que l'on attende de nous soit la croyance dans le Dieu "Marché" ?

Privilégier deux axes de lutte

Pourtant, même si tous ces axes sont importants, nous avons choisi d'en privilégier deux. Un choix arbitraire, sûrement contestable. On aurait pu retenir la santé, car ça n'est pas folichon, de ce point de vue. On aurait pu retenir la culture, car c'est souvent le reflet d'une société malade. On aurait pu....

On a retenu les deux axes suivants :

  • La question de l'eau.
    • L'eau est sans doute ce qui va devenir la préoccupation majeure durant le 21ème siècle, pour l'ensemble de l'humanité.
    • Dans le bassin minier, l'eau est l'une des plus chères de France.
    • L'eau est un bien commun, et pourtant, ici, elle est gérée par la société privée Véolia.
    • La question de l'eau recouvre des aspects sociaux et écologiques.
  • La question des transports.
    • C'est une question qui va devenir de plus en plus cruciale, avec la hausse des coûts énergétiques.
    • C'est une question qui en cache bien d'autres : le recul de la voiture, donc des nuisances; le choix du collectif, par rapport à des solutions individuelles.
    • C'est une question qui est d'actualité : nos agglomération ont dépensé de belles sommes pour projeter un plan de déplacement urbain sur 10 ans. Très peu de gens en sont informés. Il est à craindre que toutes ces dépenses n'accouchent d'une nouvelle usine à gaz. Reprenons donc cette question, nous mêmes.
    • La question des transports recouvre, elle aussi, des aspects sociaux et écologiques.

(Re)faire de la politique

En choisissant l'eau et les transports, on fait le choix de porter le débat sur un terrain très politique :

  • Il faudra bien que l'on discute de où va l'argent public : typiquement à des sociétés privées comme Véolia ou Kéolis (Tadao).
  • Il faudra bien que l'on avance des propositions qui s'inscrivent contre la marchandisation de tous les aspects de notre vie. Par exemple : quel prix faut-il payer l'eau ? Est-il normal de payer l'eau le même prix pour laver sa cuisine et pour remplir sa piscine privée (l'exemple est de Paul Ariès) ? Quel prix payer son ticket de transport ?
  • Bien sûr, il y aura des questions qui fachent : doit-on continuer à travailler avec Véolia ? D'autres communes ou agglomérations ont fait le choix des régies publiques. Pourquoi pas dans le bassin minier ? Quand au plan de déplacement urbain, concocté par des cabinets d'audit sans aucun doute très sérieux, n'y-a-t-il pas moyen de faire un meilleur usage de tout cet argent ? Pour notre part, nous pensons que des mesures très simples, facilement discutables, peuvent permettre de rapidement changer la pratique des transports sur notre territoire.
  • Faire de la politique, c'est enfin se battre pour gagner : nous pensons que, autour de la question de l'eau et de celle des transports, il est possible de remporter de belles victoires.
  • Faire de la politique, c'est également, et peut être surtout, redonner du sens à nos pratiques. Ça commence par des débats, des pétitions, des actions, des délégations, des manifestations, des rencontres... Bref, ce sont des pratiques très collectives, qui nous font nous rencontrer, nous parler, échaffauder des plans ensemble....

Et le reste ?

Comme tout est important, le reste on ne l'oublie pas. En clair, dès qu'il nous faudra réagir sur la santé, la culture, la démocratie, etc, on ne se privera pas.

C'est parti