Lutte Sublistatic
Depuis novembre 2006, l'usine Sublistatic d'Hénin-Beaumont est en liquidation judiciaire. 224 salariés sont concernés. Sublistatic, c'est de la fabrication de cartons. Chiffre d'affaire : 40 millions d'euros en 2003, 30 millions en 2004.
Mais Sublistatic c'est aussi une entreprise capitaliste, qui est le reflet des politiques libérales mises en oeuvre ces dix dernières années : si c'est la Lainière de Roubaix qui crée Sublistatic en 1970, depuis dix ans, les actionnaires successifs sont des banquiers et des fonds de pension. Les bénéfices réalisés par l'entreprise ont donc été employés à des remboursements d'emprunts : logique financière contre développement social.
En bout de course, ce sont les salariés qui vont trinquer. Leur seul espoir aujourd'hui, c'est de partir avec des indemnités correctes.
En cette période électorale, la lutte des Subli attire un peu de (beau) monde : Corinne Lepage (écologiste de droite et candidate à la présidentielle) s'est rendue sur le site pour faire part de son indignation aux salariés. Albert Facon (président de la communauté d'agglomération et député candidat à sa propre succession) a effectué un déplacement en Allemagne pour convaincre (sans succès) un éventuel repreneur.
Toutes ces gesticulations ne sauraient faire oublier les responsabilités des uns et des autres : tant que les élus nationaux et régionaux se contenteront d'accompagner la mondialisation capitaliste, les patrons voyous, les fonds de pension et la finance prospèreront. Les salariés restant, en dernier ressort, la variable d'ajustement.