50 ans Liévin 74 - L'Hécatombe invisible

De Politis 62
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Cette action s’inscrit dans le cadre des initiatives menées par le collectif Liévin 1974, à l'occasion du cinquantenaire de la catastrophe de Liévin (42 mineurs tués).


Samedi 30 novembre à 10h00 à Lens : rendez-vous au Toit Commun, 15 rue René Lanoy, pour un plateau radio en public et en partenariat avec Micros-rebelles. Thématique : en 2024, comme il y a 50 ans, le capitalisme tue toujours. Lecture de textes et échanges autour du livre de Matthieu Lépine, L'Hécatombe invisible - Enquête sur les morts au travail. Plusieurs invités : Thomas Suel, Les cordistes en colère, ...


'L'Hécatombe invisible - Enquête sur les morts au travail est un livre essentiel : ils s’appelaient Michel, Harouna, Franck, Romain, Hugo, Christiane, Yucel ou encore Teddy. Ils étaient ouvriers, travailleurs indépendants, apprentis, parfois même stagiaires. Tous ont en commun d’avoir perdu la vie dans l’exercice ou l’apprentissage de leur métier.

Matthieu Lépine dénombre les accidents du travail mortels depuis plus de quatre ans. Son ouvrage dévoile le bilan terrifiant de ce recensement inédit. Chiffres, témoignages, analyses, L’Hécatombe invisible lève un tabou sur une réalité ignorée : la mort au travail est un fait social majeur en augmentation qui concerne des travailleurs souvent jeunes et au statut précaire.Non-respect des obligations de sécurité, négligence de la formation, recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou employée en sous-traitance, déresponsabilisation des entreprises, la dégradation généralisée des conditions de travail est au cœur des enjeux sur la question des accidents professionnels. Un document édifiant.

Extraits d'un échange avec Matthieu Lépine, dans le magazine Alternatives économiques, en avril 2023 :

Avec ce livre, ma démarche est toujours militante, je pointe la responsabilité des pouvoirs publics. Ce sujet devrait être porté nationalement comme les accidents de la route.

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Le ministre du Travail Olivier Dussopt disait à l’Assemblée nationale en février que, ces 15 dernières années, le nombre de morts au travail était relativement stable. C’est faux. Selon les chiffres de son propre ministère, on comptait 476 morts au travail en 2005, 790 en 2019, soit + 66 %. En Europe, la France est le seul pays à voir son nombre de morts au travail augmenter jusqu’en 2019. Nos statistiques étaient les plus élevées : 3,53 morts pour 100 000 salariés, trois fois plus que la moyenne de l’Union européenne.

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L’organisation du travail crée des conditions propices. Les entreprises recrutent des travailleurs extérieurs au site, intérimaires et/ou sous-traitants. Or, pour la Dares, le service statistiques du ministère du Travail, c’est clair : « la sous-traitance demeure intrinsèquement associée à un taux élevé d’accidents du travail ». Il y a une forme de déresponsabilisation des entreprises. Quand l’accident intervient, le donneur d’ordre tout en haut ne risque plus rien, il a délégué ces risques aux couches de sous-traitance. En fin de course, les entreprises les plus petites se retrouvent responsables de la prévention.