Il y a 50 ans : Liévin 74
Il y a 50 ans : Liévin 74
Cette fin d'année, entre septembre et décembre 2024, le Collectif « Liévin 1974 » se propose de programmer, pour en faire surgir des traces fécondes, différentes manifestations propres à revisiter la catastrophe du 27 décembre 1974.
Bien sûr, nous n’irons pas verser les larmes de crocodiles rituelles des officiels de la commémoration de Liévin sur ces « pauvres et courageux mineurs qui se sont sacrifiés ».
Mais nous prendrons un temps, en différents lieux du bassin minier, pour un hommage aux mineurs, pour nous remémorer la commission d’enquête qui précéda le tribunal populaire de Lens en mars 1975, et pour nous interroger : est-il acceptable que, 50 ans après Liévin 74, le capitalisme continue à tuer au travail des travailleuses et travailleurs ?
Par-delà les mythologies et les mensonges entretenus depuis si longtemps, cette célébration offrira l’opportunité de se pencher sur le sens d’une commémoration, la confiscation de la parole des mineurs, la justice populaire, la mythologie de la Mine, la désindustrialisation, la notion de « fatalité » en matière d’accidents du travail et sa dénonciation : une série de réflexions abordées dans le cadre de conférences, tables rondes, expositions, théâtre, ciné-débat, etc.
Le sens d’une commémoration citoyenne à Liévin
- Le 27 Décembre 1974 la plus grande catastrophe minière de l’après-guerre fait 42 morts. 50 ans plus tard, quel sens conférer à un rendez-vous citoyen de commémoration ?
- De quoi devons nous « faire souvenir collectivement » pour qu’un Hommage aux Mineurs prenne la mesure d’un tel « événement » ? Pour puiser dans sa mise à jour et l’intelligence que nous en aurons les éléments d’un avenir de vie humaine renouvelée. La même sur ce territoire social et industriel si durement marqué par l’exploitation des hommes et des femmes, la souffrance et la mort au travail.
- Nous nous proposons en cette fin d'année 2024, de programmer, pour en faire surgir des traces fécondes, différentes manifestations, propres à revisiter la catastrophe du 27 décembre; de ressaisir le faisceau et l’agencement de ses causes; de gripper par ce geste la machine commémorative officielle où la « fatalité » de la mort au travail revient à « enterrer » un peu plus chaque année les mineurs sous l’invocation récurrente du « courage » et du « sacrifice », certes dramatique, mais finalement consenti, à une cause nationale et économique.
- Cette commémoration, par-delà les mythologies et les mensonges entretenues depuis si longtemps, se doit d’être un temps fort qui nous réunit, organisateurs-trices et participant-es, dans la responsabilité et l’adresse commune de porter la voix et des échos de vérités encore à venir sur cette Terre minière.