2eme expulsion des Rroms de Dourges : Différence entre versions
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Version du 13 avril 2011 à 20:13
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* Violente expulsion des Rroms de Dourges * 2eme expulsion des Rroms de Dourges
Cette 2ème expulsion, le 13 avril, fait suite à une première, le 11 avril. Voir Violente expulsion des Rroms de Dourges
13 avril
Cela s'est passé ce mercredi 13 avril, aors que la veille au soir notre collectif Fraternité rroms avait passé la soirée à réinstaller des tentes, pour assurer un hébergement minimal
Le témoignage de S.
S.
9h00 ce matin : Olivier et Pierre distribuent du chocolat chaud et un petit déjeuner sur le camp. Ils constatent la présence d'une personne dans une clio blanche aux abords du camp, les vitres sont teintées et à chaque fois qu'ils s'approchent, la voiture quitte l'emplacement pour revenir quelques instants plus tard. Le doute est présent : s'agirait-il d'un flic en civil ou des RG ???? 10h00 : plus de bénévole sur le camp, la police arrive en nombre, ils font évacuer. Le message passe par P. par téléphone, nous sommes plusieurs à aller sur place et nous nous prévenons mutuellement par téléphone. O., B., G. et moi arrivons sur place. Impossible d'approcher : la police fait des relevés d'identité et de plaques d'immatriculation. Le fameux commissaire divisionnaire de Lens est sur place. Olivier tente de faire le tour et revient sur la route avec des enfants dans les bras. Les flics l'interpellent, reprennent les enfants et le reconduisent en le maintenant fortement au bord de la route où nous sommes. Nous assistons, impuissants, au départ de nos amis que l'on fait déguerpir. Une benne est présente sur place, ce sont les services techniques de la ville de Dourges. Ils ont démontés nos tentes montées hier soir pour mettre les enfants à l'abri pour la nuit. Il est inimaginable de voir ce à quoi nous avons assisté ce matin. Nous avons alerté la Voix du Nord qui a dépêché un journaliste sur place. Il prend des photos de ce qui nous parait invraissemblable : on fait prendre la route à une camionnette dont la roue avant droite est crevée : elle roule sur la jante. On fait tracter par des cordes / ficelles / sangles : une renault espace et une caravane par... une renault express. Les enfants sont apeurés, ils pleurent. Les mamans crient, pleurent.... elles se sont "mettre en boîte" par le commissaire et les forces de police présentes. On leur dit de partir et d'arrêter de crier. Nous discutons avec les voisins et les agents de la CAHC en cours de nettoyage du terrain communautaire évacué lundi. Le voisin soit-disant à l'origine des plaintes auprès du maire de Dourges est comme nous : consterné. Nous l'informons des propos du maire d'hier soir, nous informant qu'il était à l'origine d'une plainte pour nuisance pour son commerce. Il tombe de haut ! Il nous explique avoir demandé à la ville de quoi dératiser son terrain mais n'avoir jamais demandé quoi que ce soit d'autre ni s'être plaint. Il est révolté, comme nous, de constater ce qui se passe. 11h30 : le Maire de Dourges arrive sur place. Il nous avoue avoir osé demandé l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer le terrain sur lequel nos amis s'étaient repliés. Il nous dit être politiquement incorrect mais avoir eu le courage de faire quelque chose !!!!!!!!!!!!!!!! J'en conviens : il est politiquement incorrect et d'une inhumanité abjecte. Le père Arthur arrive. Il récupère son véhicule laissé plus tôt le matin sur le camp : il était parti chercher une caravane achetée par son association pour la mettre à disposition de nos amis qui n'ont plus rien. Je donne mon numéro de portable à Madalina afin qu'elle m'informe de l'endroit où ils vont se stationner. 12h00 : Nos amis sont escortés par des estafettes et des motards de la police. Ils sont obligés d'entrer sur l'autoroute, direction Douai. Les flics les suivent un moment puis les lâchent. O. les a suivi un moment également. Nous attendons les nouvelles. 13h00 : M. et MC. viennent d'appeler. Elles ont pris l'autoroute direction Douai pour chercher nos amis. Elles ne les ont pas trouvés. Elles font demi-tour et rejoignent le père Arthur et B. qui les attendent à la Malterie pour faire un point. Nous attendons, des images horribles plein la tête, une colère immense à l'intérieur de savoir où nos amis ont pu s'installer. J'ai honte de ce qui s'est passé ce matin et de n'avoir rien pu faire !